Cours 1 : Qu'est-ce que l'Alchimie ou qui obtiendra la palme de l'incultuisme ?

Je hais ces gosses. Au plus haut point. Ils sont viles, ils sont teigneux, ils sont cons et dépourvu de cervelle. Je vais les mater moi. Rah que oui, j’emploierais les grands moyens. Baissant les yeux sur ma liste, cigarette en bouche, je soupire déjà quand je vois apparaitre le nom de Scorpius Malefoy. Ce merdeux, oui ce mioche je vais l’étriper sur place s’il ouvre une seule fois son claper merde. S’il respire trop fort je vais me faire plaisir, et papa n’aura rien à redire. Il va les avoir ses examens et avec mention qui plus est. Je me le promets. Ho non ça donne pas l’impression comme ça, mais je suis de très bonne humeur ce matin, ils ont de la chance. Juste que devoir les affronter ça me blase déjà, je suis fatigué de devoir gueuler à chaque fois. Ils ne comprennent pas que dans ma classe je veux discipline, présence, activité. Non c’est trop dur pour leur cerveau lent. Ca piaille, ça regarde en l’air, ça fait je ne sais pas quoi dans un coin, c’est dépriment, vraiment. M’enfin bref, ça va bien se passer, j’ai confiance. Je leur ai concocté un petit cours sympathique qu’ils ne sont pas près d’oublier. Je suis dure, je sais, je suis stricte, ça se voit, mais je sais mener un cours et encore mieux, je sais comment attirer le regard et l’intention de mes élèves ho grande joie !

Encore habillé d’un simple T-shirt boxer je me dis qu’il faut que je me bouge. J’ai mal dormis, j’ai mal partout, je crois que j’y suis allé un peu trop fort sur le Whisky hier soir. Ce n’est pas dans mes habitudes de boire, mais de temps en temps, ça fait du bien par où ça passe n’est-ce pas ? Qui me contredira si ce n’est que personne. Un vieux vinyle de Led Zepplin hurlant dans ce qu’il me sert de chambre, j’écrase ma cigarette, la troquant contre un toast. Aller prendre le petit déjeuné dans la grande salle, très peu pour moi. Les gosses, c’est chiant, et le matin, ça fait du bruit, trop de bruit, et moi, il me faut, du calme. Bien. Premier cours, neuf heure, je crois que j’ai encore un peu le temps devant moi. Suffisamment pour aller faire la moral à deux, trois impertinents qui n’ont encore rien compris à la vie. Ou au règlement. Ce que j’aime mon statue de sous-directeur, j’en joue beaucoup, on dit de moi que je suis tyrannique. Si peu. Je vais en faire une véritable école moi de ce taudis. Et franchement non, je ne me dérange pas pour dire à Jedusor qu’il faut absolument qu’il se sorte, les doigts du cul. Mon franc parlé me tuera un jour mais la même, pourquoi tourner autour du pot ? De toute manière tout le monde le dit, je suis cinglé.

Dernière bouché de toast, gorgé de café, (indispensable au réveille sinon je suis de mauvaise humeur), toilette rapide, on enfile un pantalon noir un peu large, une chemise noire bien cintrée, la cape, la baguette au fond de la poche, paquet de clope, et allons-y gaiement. Il est inutile de préciser que le peu d’élève que je croise à cette heure si matinal se contentent de frôler les murs en me voyant. Et c’est partie « tiens-toi droit ! », « ressers ta cravate. » « Rhabilles-toi ! », « t’es en retard ! », et blablabla. Un peu de plus et on me comparerait à un bulldog affamé. C’est presque ça, jolie comparaison. Je ne crie pas, j’aboie, je crie, je critique. Ca je sais faire, oui, critiquer tout ce que je vois. C’est très amusant pour un gars comme moi. M’enfin bref. La seule chose que je fais, c’est reprocher des tas de choses aux quelques élèves que je croise avant d’aller m’enfermer dans les cachots, direction ma salle de classe et mon bureau. Il me reste bien une petite heure avant que la cloche annonce le début du cours. D’un coup de baguette je range un peu, bureau parfaitement alignés devant mon estrade, tableau effacé et nettoyé, règlement accroché en grand, au-dessus du tableau et disposé sur chaque table (un exemplaire par élève comme ça, qu’on ne me fasse pas le coup du « j’avais pas vu ! ». Il ne me reste plus qu’à poireauter…

Si je stress ? Non mais j’ai une tête à être tendu ? Pieds sur le bureau, avachis dans mon fauteuil, cigarette en main, à me regarder on est loin de penser que je suis le professeur le plus stricte de toute l’école, et surement, de très loin, le plus intelligent. Les humains font des tests très intéressants sur le quotient intellectuel de chaque individu. Le mien équivaudrait à un nombre de 160, ce qui parait-il et qui ne m’étonne pas, être largement au-dessus de la moyenne. Il ne faut pas se voiler la face. Je suis intelligent. Alors oui, je suis sérieux. Point. Il n’y a rien à ajouter là-dessus. Je sais parfaitement mon cours, rien ne sert de relire mes notes, je connais par cœur chaque élève qui franchiront cette porte, leur comportement, leur bulletin de notes. Tout. Granger par exemple, quelle perfection. Rien ne lui échappe. Un seul faux pas et je ne comprendrais pas venant de sa part cela sera une déception. Malefoy, on en parle pas, son cas il est désespéré, les deux Lovegood, va falloir qu’elles se concentrent un peu celles-là, sinon ça va se finir tous les soirs dans mon bureau. Bref. Rien ne m’échappe. Coup de baguette rapide pour effacer toute odeur de cigarette de ma salle de classe, un autre pour ouvrir la porte. Affichant un faux sourire sur mon visage, joignant les mains je me gausse déjà silencieusement.

Neuf heures. Que la partie commence. Qui obtiendra la palme de l’incultiusme ?

Cheveux ? Superbe. Maquillage ? Parfait. Uniforme ? Impeccable. Et totalement conforme pour une fois. Car oui, ce matin l'ainée Lovegood avait résisté à l'incroyable tentation de modifier son uniforme comme a tout les matins.Très dur de résister d'ailleurs. Mais c'est qu'elle n'avait pas vraiment le choix. Avoir un uniforme non conforme ce matin aurait été légèrement suicidaire. Et elle le savait. Tout comme arriver en retard. Et ce même si on avait une excuse bidon de prête. En fait, très peu de choses était acceptable ce matin. En effet, Luna se préparait pour son joyeux cours d'alchimie. En toute circonstance, notre jeune princesse aurait du détester ce cours. Elle aurait du haïr l'horrible discipline qui y régnait. Elle aurait du détester le fait d'avoir a y faire des effort. En fait, l'idée même du cours aurait du la dégouté. Mais ce n'était pas le cas. Parce que l'alchimie était un cours en option. Et c'est Luna elle même qui l'avait choisi.

Déjà peu friande de l'école en général, les cours à option était pour elle totalement facultatif et inutile. Pourquoi s'ajouter une couche de travail quand on peu facilement l'éviter ? Et ce n'était pas qu'une question d'intelligence, Luna aurait très bien pus gérer un ou deux cours en plus. Mais à quoi cela aurait-il servit ? Ça n'avait aucune influence sur son diplôme final de toute façon. Elle n'avait d'ailleurs à son souvenir jamais mis le pied dans une classe abritant un tel cours. Du moins, jusqu’à cette année. Mais ce n'était pas vraiment la matière qui l'intéressait. Surtout que sa soeur avait également pris ce cours. Ce serait d'ailleurs une vraie plaie d'avoir a la supporter à chaque cours. Mais bon. Non, notre princesse avait pris ce cours uniquement en raison de l'enseignant. Aussi surprenant cela pouvait-il paraitre.

Le sous directeur ne l'effrayait pas vraiment. Elle le trouvait même plutôt intéressant. Quelque chose dans sa façon d'être, d'enseigner. Ses punitions avaient toujours le bons ton pour la faire sourire et ses blagues sarcastiques étaient tout a fait son genre d'humour. Contrairement a tous les autres enseignants, lui au moins ne faisait pas semblant d'adorer les étudiants. Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence, dès que l'on atteint l'âge adulte, on commence à mépriser les "enfants". Que ce soit volontaire ou non. Luna entra donc dans la salle de classe légèrement à l'avance. Pas trop de sourire. Elle savait qu'elle ne pourrait sûrement pas faire ami, ami avec Hanzle. Mais elle avait bien l'intention de le surprendre. Elle se dirigea vers un bureau libre et jeta un coup d'oeil rapide à la feuille qui y était posé. Choix judicieux. Elle n'était pas censé poser ses fesses sur la chaise avant d'en avoir eu la permission. Elle se contenta donc de poser ses mains à plat sur le petit bureau et d'attendre. Elle avait hâte de ne plus être seule dans cette classe, elle se sentait légèrement trop observé pour le moment. Ce n'était probablement pas qu'une impression.