« Raconte moi ta pire humiliation »

Ses lèvres chaudes se pressaient doucement contre les miennes. Ses doigts exploraient mon dos et une de ses mains était emmêlées dans mes longs cheveux blonds. Je sentais le mur contre mon dos et son torse contre ma poitrine. Mon souffle était cour, alors que nos lèvres se séparaient. Je baissais les yeux, le feu aux joues. J'avais honte. Jamais je n'aurais dû l'embrasser. Mais en rien je ne regrettais mon geste. Mes yeux bleus verts pétillaient encore et je relevais la tête pour le voir. Ses cheveux bruns ébouriffés, ses grands yeux verts et son air de bad boy. Tout, tout m'avait attiré chez lui dès la première seconde que je l'ai vue. Ma mère me dirait « Tu n'as pas honte de fréquenter un garçon dans ce genre ?! Toi, sorcière descendante d'une grande lignée de sang pur ?! » Un sourire apparu sur mon visage. Je me tournais vers le garçon

« Il ne faut pas que Mel l'apprenne. Et je ... on aurait pas dû. »

Sur ce, je tournais les talons et rejoignit la fête qui se déroulait en bas. Je retrouvais ma meilleure amie depuis la maternelle et la serrais dans mes bras. Elle sentais la cannelle et le nouveau parfum de Thierry Mugler. J'eus un pincement au coeur en repensant à ce qu'il s'était passé en haut. Embrassé le copain de sa meilleure amie, c'était pas jolie jolie ... Je chassais cette pensée de ma tête et accompagnais mes amies sur la piste de danse.

Deux semaines plus tard, Melissa et moi étions toutes les deux assises sur son lit, j'étais en train de lui mettre du vernis sur les ongles des mains quand elle se mit à parler de son copain. Elle me disait que ce soir, elle allait aller jusqu'au bout, qu'elle sentait que c'était le bon ... Je baissais les yeux et ma bouche s'ouvrit toute seule.

« On s'est embrassé. »

Mel me regarda. Mes joues étaient écarlates. Je restais perplexe car, elle ne paraissait pas surprise le moins du monde. Elle me regardais hautainement et lâcha naturellement qu'elle était au courant. Son portable sonna à côté de moi. Je l'attrapais et regardais qui l'appelait ; une certaine Aurélie, son ex-pire ennemie apparemment.

« Pourquoi elle t'appelle celle là ? »

Pour toute réponse, elle m'arracha le téléphone des mains et décrocha. Elle gazouillait littéralement, chose qu'elle ne faisait que quand son copain ou moi appelait. J'écarquillais les yeux en quête d'une quelconque erreur que j'aurais pu faire -à part embrasser son copain. Puis elle raccrocha et je la questionnais du regard.

« Tu n'es pas irremplaçable ma chérie, contrairement à ce que tu crois. Tu n'es pas supérieur aux autres, et ce n'est pas en étant riche que cela changera. Tu te demandes comment je sais que Julien t'as embrassé ? Tout simplement car s'est moi qui lui es demandé de le faire. Il ne voulait absolument pas, mais je voulais voir jusqu'où serait-il capable d'aller pour moi. »

Face à ma mine déconfite, elle enchaîna.

« Non ! Tu ne croyais pas réellement que tu lui plaisais ? Ressaisis-toi Emily tu n'es pas aussi belle, intelligente et rusée que tu le crois. »

Comment osait-elle me faire ça ?!?! En plus, elle savait très bien que j'avais en extrême horreur que l'on m'appelle comme ça. Des envies de meurtre me passaient par la tête et des idées plus sanglantes les unes que les autres me venaient. Des larmes coulaient le long de mes joues. Jamais, jamais de toute ma vie je n'avais encore pleurée en public. Et au grand jamais cela se reproduirait un jour. Cette petite garce de 11 ans m'avait humilié et je ne pouvais rien faire, j'étais impuissante face à ses paroles. J'attrapais le vase chinois que je lui avais offert -c'était la seule chose que j'avais à porté de main- et je le lançais à travers la pièce. Il alla s'écraser au mur. Je tournais mon visage larmoyant vers la blondasse aussi intelligente qu'une Barbie et je lui lançais un regard si haineux que j'en ferais faner les fleurs.

« Retiens bien mon nom sale garce, car un jour je te détruirais et tu finiras comme ce vase. »

Mon ton était cassant et froid, sans plus aucun sentiment. Je sortis de la maison en prenant bien soin de claquer trèèèèèèèès fort toutes les portes de la maison. Si j'avais casser une vitre, c'était tant mieux. Et dans un dernier hurlement je me retournais vers la fenêtre de sa chambre.

« VA POURRIR EN ENFER !!!!!!!! »

Il était une fois ... Une femme qui aimait un homme. Ils se marièrent et eurent deux enfants. Maxime et Dylanne. Une famille ordinaire ? Un mariage d'amour ? Non, je ne crois pas. Ma mère descend d'une grande lignée de sorcier et mon père également. Une famille de sang-pur et un mariage arrangé. Ils eurent d'abord un petit garçon ; Maxime Valentin ; puis une petite fille ; Dylanne Emily. Nous vivions en Angleterre, dans une petite ville aux abords de Londres. Mon frère et moi suivions des cours tout à fait normaux, pour nous fondre dans la société. Bien que tout petit, nos parents nous aient appris que les sorciers étaient supérieurs aux moldus, nous avions quand même des amis "normaux".

J'ai grandi et j'ai été élevée en Angleterre jusqu'à mes huit ans. Cet été était chaud, même pour l'Angleterre. J'avais accompagné ma mère et mon frère au Chemin de Traverse pour acheter tout le nécessaire de sorcier de mon frère. Il était tout excité car en Septembre il entrerait enfin à Poudlard, en première année de magie et de sorcellerie. Le soir en rentrant à la maison, maman nous annonça que l'on partait vivre en France le temps que j'ai l'âge d'entrer à Poudlard. J'étais si heureuse !! Ma mère savait parfaitement que je rêvais d'aller en France, ne serait-ce que pour une journée. Nous partirions donc le lendemain de la rentrée.

Nous avions pris l'avion et, j'étais émerveillée. J'ouvrais grand mes petits yeux d'enfant, essayant de tout retenir à la perfection, comme une photo. Nous étions directement arrivé à Marseille, c'est-à-dire à quelques kilomètres seulement de notre nouvelle demeure. D'ailleurs quand je la vis, mon extase devint suprême. Elle était telle que je me l'étais imaginée. Lumineuse, grande, entourée d'un gigantesque jardin, bref, elle était parfaite.
Ma mère m'avait acheté tout le matériel pour que dès le lendemain je puisse me rendre à l'école primaire où elle m'avait inscrite. Je ne voulais absolument pas y aller ! Déjà dans son propre pays quand on parle la même langue s'est très difficile de s'intégrer alors imaginer une seule seconde si en plus d'être nouvelle vous ne parlez pas un traître mot de la langue officiel ? Oui, ça allait être galère.

Pfiouuu. Ma mère m'avait lâchement abandonné devant la directrice en me disant que tout allait bien se passer. Facile à dire quand on parle couramment le français. La directrice me parla en anglais et m'expliqua les règles et tout ce qu'il y avait à savoir. Elle m'avertit aussi que j'allais être dans une classe avec un professeur qui parle l'anglais et au moins un élève qui se débrouille bien. Je fus quelques peu soulagée. La femme me conduisit donc dans la salle de classe, qui était bien trop pleine à mon goût. Une vingtaine de filles et de garçons de mon âge tournèrent tous la tête vers moi. Mes joues s'empourprèrent et je baissais les yeux en m’avançant jusque devant le tableau noir au côté de la directrice. Elle me tourna face à la classe et me fit signe de me présenter. Alors, tout doucement j'ouvrais la voix pour me présenter.

« Bonjour, je m'appelle Dylanne et je viens d'emménager en France. »

Sauf qu'en vérité, ça ne sonnait pas du tout comme ça. Reprenez la phrase, traduisez la en anglais et accélérez la pour obtenir la vraie version. Quand j'osais lever les yeux, tous me regardaient comme-ci j'étais une extraterrestre sortit de nulle part. Je jetais un coup d'oeil à mes mains. Non elles n'étaient pas vertes et j'étais persuadée d'avoir toujours deux yeux, deux oreilles, un nez et une bouche. Finalement, la journée ne se passa pas si mal qu'elle l'avais commencé et que je le pensais. Quelques personnes douées en anglais vinrent me voir et j'essayais de parler le plus lentement possible.

Il me fallut un mois et demi de travail intensif pour m'habituer à la langue et commencer à la parler. Une fille m'aidais, elle s'appelait Melissa. Elle était très belle et je l'appréciais beaucoup. Malgré nos différentes langues, on arrivaient quand même à rigoler. Tout les élèves travaillaient très durs en anglais, pas moi. Moi c'était en français ... Et quel langue compliquée !!

Finalement au bout de mes trois années passées en France, je maîtrisais quasiment parfaitement la langue de Molière. Mon séjour touchait à sa fin ici et Melissa avait décidé d'organiser une fête en mon honneur chez elle. Seulement, je me suis retrouvée seule avec son petit ami pendant environ deux minutes. Le problème, c'est que je craquais pour lui et qu'il en jouait. Alors il ne fallut que cinq secondes tout au plus pour qu'il me colle au mur et m'embrasse. Je ne me débattais pas, PIRE ! Je lui rendais son baiser ... Quelques jours après l'incident, Melissa et moi nous nous sommes disputées. Elle m'a dit des choses impardonnables ! Bon faut dire que moi aussi, mais c'était juste la vérité. J'ai décidé de ne plus jamais me laissé insulter par une vulgaire moldu. De ne plus jamais me faire marcher sur les pieds ! J'allais devenir vilaine et méchante.

Je quittais la France avec regret, mais je quittais Melissa sans aucun remords. Seul la haine restais dans ma bouche à l'évocation de ce nom. Un jour je me vengerais et elle souffrirait bien plus que moi. Mais je préfère attendre, attendre jusqu'à temps qu'un plan machiavélique germe dans ma tête. Et je ne serais heureuse que quand il aura aboutit.

A Poudlard je suis entrée chez les Serpentards et je suis très vite devenue la parfaite Serpentard : ambitieuse, froide, méchante, prête à tout. Quiconque se dressera sur mon chemin se fera écraser.

Une sale peste froide et égoïste ? Qui ne vous parle que si c'est dans son propre intérêt ? Un seul mot résume tout cela, Dylanne. Fière, elle tient beaucoup à son honneur et ne se laissera jamais humilier. Franche, elle vous balancera toutes vos vérités en face et sans aucune hésitation. La méchanceté elle connait puisque tout les jours dans les couloirs, au moins un élève lui fait office de défouloir. Le répondant et la répartie sont ses principales amis. Qui que vous soyez, si vous vous frottez à Dylanne, vous vous piquerez. Elle est courageuse, téméraire et impulsive, imprévisible tel une tempête qui ravage tout sur son passage. Ne vous avisez surtout pas de l'appeler par son deuxième prénom -que peu de gens connaisse- car vous flirteriez avec le danger. Une seule personne l'a déjà fait et Dylanne prépare une vengeance terrible. Malgré tout ses défauts, Dylanne est sensible au fond, elle est loyale envers ses amis et n'est pas contre une franche rigolade.

Dylanne est très belle. Elle le sait, elle s'en sert et surtout en joue. Elle est très féminine et ne supporte pas l'uniforme donc elle rajoute des accessoires par-ci par-là. Elle est folle de chaussures et en a toute une collection. Elle n'est pas vraiment petite, mais elle n'est pas grande. Mince sans pour autant être maigre, elle ressemble assez à une poupée de porcelaine : le teint pâle, les joues roses, les longs cheveux blonds, les yeux bleus verts. Elle semble si fragile. On pourrait presque croire que l'on peut la briser rien qu'en soufflant, mais quand vous sentirez son poing contre votre joue, ce ne sera plus la même chose. Un démon dans un corps d'ange ...