Cela faisait trois semaines qu'il en rêvait, un repas au calme, sans personne autour de lui, à part les elfes qui couinent. Il avait prévenu Drago, même avant, il le faisait de temps en temps, s'éloigner pour petre au calme, c'était dans sa nature. Même s'il était charmeur et coureur auparavant, il avait toujours eu besoin de calme. Rares étaient les fois ou il venait avec d'autres, même Drago avait rarement eu l'occasion de l'accompagner, pendant les 7 années à Poudlard qu'ils avaient vécu ensemble, liés comme les doigts de la main.

Cela faisait deux jours qu'il arrivait à combattre l'arrivée de DiscoMan, au prix de grands efforts, et d'une irritabilité certaine. C'était aussi la raison pour laquelle il avait décidé de prendre son déjeuner à part ce jour-là. Le calme, le "vide" autour de lui avaient toujours eu cette vertu, cette raison de ses agacements quels qu'il soient.

Soit, il avait chatouillé le tableau aux fruits, et était entré dans la cuisine. A peine le passage s'était-il refermé que les elfes se pressaient autour de lui, en l'appelant Maître Zabini, ce qui le fit rire, surement une trouvaille de Toulouse... Comme quoi parfois ce petit frère pouvait se rendre utile. Sa commande fut la suivante, salade mixte (concombre, salade, tomate, mozzarella, sauce basilic), sauté de boeuf avec du riz juste cuit comme il faut, et pour le dessert, une pomme, une fraise et un caramel. Bref, un bon petit repas, accompagné d'un jus de citrouille pétillant aromatisé à la menthe (oui, une trouvaille de DiscoMan et Toulouse cet été)

Assis, il entamait son entrée, (relativement délicieuse en passant), lorsque quelqu'un entra dans la cuisine, il se raidit, son visage, qui commençait à se détendre, se ferma à nouveau, le temps qu'il détaille la... jeune fille qui entrait, blonde, badge des verts... Daphné, il esquissa un sourire... Daphné...

"Un couvert Mlle Greengrass ?"

L'appeler Mademoiselle Greengrass était son nouveau petit jeu depuis cette rentrée un peu... spéciale... Déjà, il était étrange que Blaise apporte ce genre d'attention à Daphné... n'est ce pas ?

Alors que Daphnée remontait dans son dortoir, elle fût interpellée par une pimbêche de cinquième année des rouges et ors :

Tu sais, j'ai vu quelqu'un prendre la direction des cuisines, il y a quelques minutes. Tu ne vas quand même pas laisser tes pauvres elfes chéris refaire à manger, alors que le repas est bientôt.

Se maudissant, elle-même et surtout la fausse blonde qui lui faisait face, Daphnée fît au mieux pour se contrôler. Les elfes ? Qu'ils viennent donc dans son dortoir, y a du ménage à faire ! Cependant, en croisant le regard de Pansy, la verte comprit qu'elle devait jouer le jeu... Une fois encore...
Depuis son retour à Poudlard, son soi-disant "front de libération" lui gâchait un peu (non, beaucoup en fait) la vie.
En prenant, la direction du dit lieu, Daphnée se disait qu'elle allait bien faire sauter les cuisines du château. Comme ça, tous ces soucis seraient réglés : plus d'elfes de maison dans les pattes et plus d'idiots pour aller dans les cuisines, une demi-heure avant le banquet.
Chatouillant la poire, elle pénétra dans le passage secret. Elle avait à peine posé un pied dans les cuisines qu'une dizaine d'elfes s'avancèrent vers elle pour la saluer. Il faudrait mieux que ces hideuses choses ne s'approchent pas trop d'elle, ces elfes sont vraiment trop sales, pour la verte et argent.
Ignorant les elfes, Daphnée posa les yeux sur une silhouette assise à une table à une dizaine de mètre d'elle. Grand, brun, une silhouette familière et un air sûr de lui, Daphnée n'eut pas de mal à l'identifier : Blaise Zabini, se tenait près d'elle, à table et très à l'aise :

Un couvert Mlle Greengrass ?

Mlle Greengrass, hein ? Depuis quelques temps, Blaise avait pris l'habitude de l'appeler ainsi. Souriant au jeune homme, elle lui répondit sur le même ton :

Pourquoi pas, Mr Zabini ?

Foudroyant du regard, les elfes qui lui bloquaient le passage, elle réussit à atteindre Blaise et à s'asseoir face à lui. Elle était contente que ce soit Blaise, car elle n'avait pas besoin de prendre partie pour les elfes. Elle pouvait leur crier dessus à souhait sans personne, pour lui dicter sa conduite. Et des fois ça fait un bien fou.

Blaise lança un sourire à Daphné, il appréciait de plus en plus cette nouvelle répartie dont elle faisait preuve. Enfin, il fallait dire qu'elle aussi, ici, en voyait de toutes les couleurs. Elle vint s'installer en face de lui, et, dans la sympathie toute particulière qu'il avait pour ses quelques vrais amis (oui, Daphné en fait bien partie!), il lança aux elfes de maison qui se pressaient près d'elle :

Vous servirez la même chose à Mlle Greengrass. Et faites preuve d'un peu calme nom d'un troll mal débouché !! D'ailleurs, un peu de délicatesse dans votre cuisine ne ferait pas de mal. Et cessez de nous coller, vous avez à faire si je ne m'abuse ?!

Blaise ? Méchant ?? Non voyons, il avait toujours été comme ça. Enfin, Blaise oui, DiscoMan non, il était moins dérangeant pour les elfes sûrement. Alors que les elfes s'en allaient, petites créatures ignobles, Blaise reposa son regard sur la jeune blonde. Blaise avait bien demandé à Drago de dire aux autres qu'il voulait être au calme...

Voyons Daphné... tu es rarement venue me voir quand je m'isolais ici quand je vous faisais savoir que je voulais être seul... J'imagine que tu as rencontré quelqu'un qui t'a demandé de venir protéger ces petits monstres de la nature ?! Mais un peu de compagnie ne fait jamais de mal. Il sourit, amusé, avant de reprendre Daphné, je vois dans tes yeux que ça ne va pas fort ?! Racontes tout à tonton Zabini

Il avait dit la dernière phrase dans un petit rire. Mais il était sérieux, il comprenait plus ou moins ce que pouvait ressentir Daphné. Et de plus, il n'aimait pas savoir ses amis dans ce genre d'états. Il avait souvent été là pour Drago et Théo, moins souvent pour Pansy et Daphné, la peur de mal faire parfois, et souvent l'aveuglement, il était souvent plus interessé par ses conquêtes que par l'état de ses deux amies, il avait comprit ça après son mariage, dans " l'autre dimension".

La verte et argent venait à peine de s'installer que Blaise, s'adressait déjà aux elfes de maisons :

- Vous servirez la même chose à Mlle Greengrass. Et faites preuve d'un peu calme nom d'un troll mal débouché !! D'ailleurs, un peu de délicatesse dans votre cuisine ne ferait pas de mal. Et cessez de nous coller, vous avez à faire si je ne m'abuse ?!

Daphné approuvait à cent pour cent, son camarade, ses bestioles prenaient vraiment trop leurs aises en sa présence, à tel point que cela pouvait même en être déconcertant. Regardant les elfes vaguer à leur occupation, suite à l'ordre de Blaise. La blonde n'avait même pas eu le temps de parler qu'il enchaînait déjà sur un petit monologue.
Daphné haussa les sourcils. Blaise a toujours aimé passer du temps seul avec lui-même et ils l'avaient toujours laissé faire. On a tous besoin à un moment ou à un autre de se retrouver. Mais pour le coup jamais Daphné aurait pensé le retrouver ici, dans la volière ou au fond d'un cachot peut être mais pas dans une cuisine remplit d'elfes de maison. Mais, Blaise n'avait pas perdu de sa perspicacité.

- Tu m'ôtes les mots de la bouche. Disons, que les Gryffondors ont la sale habitude de s'occuper de ce qui ne les regardent pas.

Cependant, la suite du monologue de Blaise, la surpris. Ce n'était pas son genre de prendre ce genre d'initiative. Non, vraiment, ce ne sont pas les habitudes du Serpentard, de prendre des nouvelles. Peut être qu'être dans la peau d'une boule de disco sur patte commençait vraiment à jouer sur son état psychique ?
Qu'importe, ils avaient beau être amis, Daphné n'est pas du genre à s'ouvrir de la sorte. Mais son inquiétude semblait réelle, alors elle n'allait pas envoyer monsieur Zabini sur les roses.

- Ce monde est juste trop bizarre.

Une réponse simple, d'un ton détaché, sans trop s'aventurer, une réponse parfaite en soit pour la jeune fille. Mais si Blaise souhaitait avoir ce genre de discussion, monsieur Zabini aller devoir lui aussi s'ouvrir un peu. Sur le même ton et avec un léger sourire alors que les elfes de maisons lui apportait son repas alors qu'elle les chassait d'un geste de la main, elle ajouta :

- Et sinon, comment va Claude ... heu ... Francis ?

Impensable pour la blonde de connaitre un chanteur Moldus, la preuve après plusieurs semaines, elle ne retenait toujours pas son nom. Ceci dit, sa baguette n'allait pas s'arrêter de marcher juste pour un stupide Moldus !

- Ce monde est juste trop bizarre.
Il eu un sourire fatigué... Certes, Drago avait réussi à combattre son autre lui... mais Daphné et lui restaient, de différentes manières, à la merci de ce qu'ils étaient dans cette réalité, avant leur retour. Il ne répondit pas, plongé dans ses pensées... lorsque la voix de la demoiselle l'en fit sortir :
- Et sinon, comment va Claude ... heu ... Francis ?
Il posa son regard sur Daphné, à moitié vexé. Oui, c'était quelque chose contre quoi il ne pouvait pas lutter, on vexe facilement monsieur Zabini. Il parvint à lâcher rapidement un minuscule sourire, pour finalement répondre à son interlocutrice :

Figures-toi qu'il est mort dans son bain il y a un paquet d'années... Sérieusement Daphné, ce monde, c'est la mort assurée...

Sur ces mots, il appela un elfe, pour lui demander une bouteille de whisky pur feu, qu'on lui emmena sous les 10 secondes suivantes. Mais avant d'ouvrir cette bouteille alcoolisée, qui, peut être, ne servirait pas, il servit Daphné de ce jus de citrouille pétillant aromatisé à la menthe. Il lui lâcha :

Goûtes moi ça, une trouvaille de cet été, avec mon mini-moi.

Mini-moi, c'était comme ça qu'il appelait Toulouse, son petit frère. Bon, il fallait l'avouer, il appréciait son jeune frère, carrément fêlé sur les bords, il avait du répondant. C'était agréable. Mais bon, trop prompt à toujours tout faire comme son frère... c'était ce qui était le moins agréable chez Toulouse. Aaaaargh, par toutes les cornes d'une licorne décornée!!! Blaise, notre cher Blaise commence à s'attacher à son stupide petit frère !! NON BLAISE !! reprends toi, que diable !! un peu de nerfs !!
Il esquissa un nouveau sourire, (ça fait beaucoup de sourires !!), tout en se servant aussi un verre de ce breuvage orange à bulle, où tournoyait, grâce à un sortilège totalement involontaire, un liseré vert serpentard. Et pour prouver à Daphné qu'elle ne risquait rien, il en but une gorgée. Il aimait ce breuvage, jamais il n'aurait eu cette idée seul, la preuve, il n'en avait pas eu l'idée dans son autre vie.